Le sommeil de l’enfant
Clémentine CICERON
3/24/20249 min read


Essentiel au bon fonctionnement de l’organisme humain, le sommeil occupe une place prépondérante au cours de notre vie puisqu’un tiers lui sera consacré. Production de l’hormone de croissance, stimulation des défenses immunitaires ou encore récupération physique et psychologique; le sommeil fait partie des composants indispensables pour une bonne hygiène de vie. Il s’impose d’ailleurs, depuis quelques années, en tant qu’enjeu majeur de santé publique. C’est pourquoi avoir un sommeil de qualité et en quantité suffisante est un apprentissage que l’on doit transmettre à son enfant dès sa naissance. Besoins en sommeil; réveils nocturnes; conséquences du manque de sommeil chez l’enfant; importance de la préparation au coucher et des rituels d’endormissement… Je vous dis tout dans cet article.
Petit rappel avant de commencer:
Le sommeil est un état de perte de conscience physiologique naturelle réversible. Il se compose d’une succession de cycles ( le même cycle sera répété 4 à 6 fois par nuit). Un cycle comprend 4 phases et dure entre 1h30 et 2h. Parmi ces 4 phases on retrouve: la phase d’endormissement ( on bâille, le corps se relâche) le sommeil lent qui comprend lui même 4 phases (le sommeil très léger, le sommeil léger, le sommeil profond et le sommeil très profond). C’est au cours de cette phase que le corps récupère. C’est également pendant cette phase que peuvent apparaître les terreurs nocturnes, le somnambulisme ou encore l’énurésie. le sommeil paradoxal qui correspond à la phase des rêves. la phase intermédiaire: soit on se réveille, soit on recommence un nouveau cycle.
1- LES BESOINS EN SOMMEIL
Les besoins en sommeil seront, en toute logique, les plus importants chez les nouveau-nés avec une moyenne de 16 heures par jour. Bien que ces périodes de sommeil soient réparties sur l’ensemble de la journée, il est important de faire la différence jour/nuit dès les premières semaines de vie (ouvrir les volets, sortir prendre l’air…) afin de commencer à synchroniser son horloge biologique interne avec son environnement.
A partir de 1 mois et ce jusqu’à ses 10 mois, son temps de sommeil va augmenter la nuit en s’allongeant de 7/8 heures de sommeil à 9/10 heures. " Le bébé fait ses nuits. "
A 1 an l’enfant dort environ 14 heures par jour. Cela correspond à une nuit complète ainsi que 2 siestes pendant la journée ( une le matin et une l’après-midi). Vers 18 mois, une seule sieste l’après-midi sera nécessaire. C’est seulement vers 5 ans que les siestes s’arrêteront avec une moyenne de 11 heures de sommeil pendant la nuit. Ce temps devrait rester le même lors de la période d’adolescence mais l’utilisation des écrans, la pratique sportive, la pression scolaire…ont tendance à le diminuer fortement.
Voici une petite astuce pour connaître les besoins réels en sommeil de votre enfant. Pendant les vacances, surveillez le nombre d’heures pendant lesquelles votre enfant va dormir spontanément. Vous aurez ainsi une notion de son besoin en sommeil, qu’il faudra donc essayer d’adapter à sa vie scolaire.
2- LES DIFFERENTS TYPES DE TROUBLES DU SOMMEIL: REVEILS NOCTURNES ET INSOMNIES.
En fonction de la phase de développement dans laquelle l’enfant se trouve, les causes de ses réveils nocturnes vont être diverses et variées. Chez le nouveau-né on retrouve 3 principales causes de réveil:
avant 3 mois, le bébé a faim.
après 3 mois peut s’ajouter à cela une poussée dentaire, bébé peut avoir trop chaud ou trop froid, un bruit l’a réveillé…
vers 8 mois le bébé prend conscience qu’au moment du coucher il va être séparé de ses parents (repère affectif) et il peut être submergé par un sentiment d’angoisse. Dans ce cas là il faudra allumer une lumière douce, rassurer l’enfant en le prenant dans ses bras et le rendormir une main posée sur son front ou son épaule.
Entre 3 et 6 ans, peuvent apparaître terreurs nocturnes et cauchemars. Les terreurs nocturnes ont généralement lieu en début de nuit et sont caractérisées par un réveil assez « violent ». L’enfant va crier, pleurer, transpirer, respirer de façon saccadée puis il va se rendormir seul et n’aura aucun souvenir de cet épisode le lendemain matin. Voici quelques petits conseils si cela arrive: – évitez d’allumer la lumière. – ne cherchez pas à réveiller votre enfant à tout prix mais recouchez le calmement en le tenant par les épaules. -ne surtout pas lui en parler le lendemain.
Il sera néanmoins nécessaire de consulter un médecin si jamais les terreurs continuent de se produire après l’âge de 6 ans (stress? traumatisme?…).
Les cauchemars sont, quant à eux, des « mauvais rêves » qui obligent l’enfant à se réveiller et à vous appeler. Vous pouvez, à ce moment là, allumer une lumière douce, écouter votre enfant qui a besoin d’être rassuré et le réconforter.
Autre réveil qui n’en est pas vraiment un: le somnambulisme. C’est un trouble du sommeil qui peut se manifester entre l’âge de 6 et 15 ans. L’enfant peut se contenter de s’asseoir dans son lit et de répéter certains mouvements mais il peut également parler, se mettre debout ou encore marcher…puis comme pour les terreurs nocturnes il se recouchera avec une très faible probabilité qu’il s’en souvienne au petit matin. Si cela arrive contentez vous simplement de le ramener doucement dans son lit. Le plus important, lorsque l’on a un enfant somnambule, est de s’assurer de prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires dans la maison comme par exemples: placer une barrière en haut d’un escalier; ajouter des fermetures de sécurité aux fenêtres…
Quelques années plus tard, à l’adolescence, pourront survenir les premières insomnies. Il faut savoir que naturellement, à cette période de la vie, l’horloge biologique change et à tendance à se décaler. De plus les soirées deviennent un temps de grande activité: activités extra-scolaires, révisions, discussions avec ses ami(e)s grâce à son téléphone portable… ce qui va engendrer un coucher tardif avec des difficultés d’endormissement.
N’hésitez pas à rappeler à votre adolescent(e) à quel point il est important de limiter les temps d’écran le soir, de veiller à ce qu’il/elle mange équilibré ( pour ne pas perturber le sommeil lors de la digestion), de privilégier des activités calmes avant de dormir et d’éviter » les sujets qui fâchent » juste avant le moment du coucher.
3- LES CONSEQUENCES DU MANQUE DE SOMMEIL CHEZ L’ENFANT ET CHEZ L’ADOLESCENT.
Voici une petite liste non exhaustive de signes qui prouvent que votre enfant ne dort pas assez:
il est de mauvaise humeur, râle pour un rien et peut se montrer agressif.
il refuse de manger (il n’a pas faim).
il a les yeux cernés.
il tombe souvent malade.
il a du mal à se concentrer, à apprendre ainsi qu’à mémoriser…
Rappelez vous que l’hormone de croissance est sécrétée pendant le sommeil de l’enfant et que, par conséquent, des carences de sommeil à répétition seront nuisibles pour le bon développement physique et psychique de votre enfant.
Chez l’adolescent(e) cette dette de sommeil entraînera de la fatigue, de la somnolence, une irritabilité et une anxiété accrue ainsi que des difficultés de concentration pouvant avoir des répercussions sur sa scolarité.
4- LES BONNES CONDITIONS AU SOMMEIL.
Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour favoriser une qualité de sommeil optimale. Tout d’abord, concernant la chambre de votre enfant. Elle doit être située dans un endroit calme ( si possible loin des pièces de séjour, ne donnant pas du côté d’une rue passante…). Les couleurs devront être assez neutres et la pièce rangée chaque fin de journée ( à présent dédiée à la nuit et non plus aux jeux). La température ne devra pas dépasser les 19°C. Les volets devront être bien fermés afin d’éviter de trop laisser passer la lumière du jour. On oubliera pas d’aérer la chambre, chaque matin, pendant minimum 30 minutes en laissant le lit bien découvert. Enfin on privilégiera une literie de bonne qualité et un oreiller pas trop épais.
A présent, mettons un point d’honneur à la préparation au coucher et au rituel d’endormissement. En effet, pour que votre enfant puisse s’endormir paisiblement et en confiance, il va avoir besoin de répéter chaque soir les mêmes actions et souvent dans un ordre précis. Cela peut être de jouer à un jeu calme, se brosser les dents, faire un « dernier pipi », écouter une histoire, prendre sa tétine ou son doudou, faire un câlin et un bisou à ses parents, allumer une veilleuse… Le plus important étant que ce rituel se fasse dans une ambiance joyeuse et calme ( l’enfant doit vous sentir disponible pour lui). Une fois l’enfant au lit, on évitera de faire trop de bruits, notamment pendant la première demi-heure. Tout comme on ne forcera jamais un enfant à dormir (parce que c’est l’heure) s’il n’a vraiment pas sommeil. Mais à ce moment là, il sera très important de guetter les premiers signes de fatigue ( bâillements, yeux qui grattent…) pour lui indiquer que c’est le moment d’aller se coucher.
Pour terminer voici quelques autres éléments à respecter pour favoriser le sommeil de votre enfant:
Le repas du soir devrait être pris 2 heures avant l’heure du coucher ( parfois difficilement réalisable avec le retour tardif des parents du travail). Tout comme on ne mangera pas en regardant la télévision.
Les écrans seront d’ailleurs à bannir le soir et limités pendant la journée.
On sait aujourd’hui à quel point il peut y avoir une surcharge de travail scolaire à la maison. Surtout ne mettez pas la pression à votre enfant et si pour une fois tout le travail demandé ne peut pas être fait… nous serons d’accord sur le fait qu’il y ait des choses bien plus graves qui se déroulent en ce monde!!!
Dans certains cas, comme par exemple pour les élèves en internat, il est vrai que malheureusement les choses ont tendance à se passer de façon bien différente ( « extinction des feux » à une heure précise, pas de bavardages autorisés…).
5- LA NATUROPATHIE AU SERVICE DU SOMMEIL.
ATTENTION!!! Je précise avant toutes choses, que ces conseils ne doivent en aucun cas remplacer un avis pharmaceutique et médical ( qui doit être prioritaire), ce dernier permettant de poser un diagnostic sur une pathologie donnée et d’en apprécier la gravité et/ou l’urgence. Les huiles essentielles et autres tisanes…ne se substituent en rien à un traitement médicamenteux sans avis médical ou pharmaceutique documenté et compétent. Je ne saurai être tenue pour responsable quant aux conséquences provenant d’un emploi, abusif ou non, de l’ensemble des informations contenues dans cet article. Il s’agit simplement des expériences qui ont été efficaces sur mes enfants ( mais ils sont tous différents!!!).
Ces solutions sont à utiliser de manière occasionnelle et pas toutes en même temps. Voici donc une petite liste de ce qui fonctionne pour eux:
Les tisanes. Certaines sont élaborées spécialement pour les enfants comme par exemples celle de la marque « Les 2 marmottes » YODIE Au lit les marmots à base de verveine, camomille matricaire, tilleul et pétales d’oranger ou encore la tisane émotion aux fleurs de Bach du laboratoire DEVA pour apporter calme et douceur à l’enfant.
L’hydrolat de fleur d’oranger. 1 cuillère à café dans un petit peu d’eau à boire 30 minutes avant le coucher/ ou dans l’eau du bain pour aider à la détente musculaire et faciliter l’endormissement.
La diffusion d’huiles essentielles spécialement conçue pour les enfants ( à partir de 3 mois). « Diffusion sommeil » de la marque Pranarôm bébé. ATTENTION A BIEN LIRE LES PRECAUTIONS D’EMPLOI. ON NE DIFFUSE JAMAIS D’HUILES ESSENTIELLES EN PRESENCE D’UN ENFANT DANS LA PIECE.
Une séance de méditation ou de yoga pour s’endormir. Je vous conseille la méditation pour enfants: « S’endormir tranquillement » de Pascale Picavet sur YouTube.
Enfin, en cas de troubles du sommeil avérés, n’hésitez pas à consulter un médecin homéopathe qui pourra prescrire à votre enfant un traitement adapté et efficace.
6- QUELQUES DEFINITIONS.
La somniloquie: c’est le fait de parler pendant son sommeil.
L’énurésie: cela correspond à une incontinence nocturne involontaire et inconsciente qui se répète de façon régulière. Dans ce cas là il est important de consulter un médecin pour en déterminer la cause ( physiologique ou psychologique). En attendant, veiller à ce que votre enfant ne boive pas trop avant d’aller se coucher, bien penser à lui faire faire un « dernier pipi », ne surtout pas gronder l’enfant ou le faire culpabiliser car il n’y est pour rien!!! Voici une histoire à lire à votre enfant si cet inconvénient le concerne: " Le secret de Nils " parue dans le magazine J’aime lire en octobre 2022.
7- AUTRES INFORMATIONS EN VRAC.
Voici 3 dernières informations que je trouvais importantes à signaler mais que je ne savais pas trop où placer dans cet article.
Il ne faut surtout pas presser un enfant d’aller se coucher même si l’on est invité quelque part ou que l’on veut regarder un film à la télévision car il aura l’impression que vous cherchez à vous débarrasser de lui.
Si un enfant s’endort hors de son lit, il ne faut pas le réveiller mais attendre 30 minutes avant de le porter et de le ramener dans sa chambre. Même s’il dort prenez le temps de lui expliquer ce que vous faites car l’enfant entend pendant son sommeil.
Pour voir si votre enfant est prêt à être réveillé caressez lui la joue. S’il sourit c’est bon. S’il manifeste son mécontentement, laissez-le dormir quelques minutes supplémentaires.
Cette fois on arrive au bout. J’espère qu’à travers cet article vous aurez pu trouver des réponses à vos questions et qu’il vous permettra d’aborder le moment du coucher de façon plus sereine.